Several Persons

Espace et copie (Cours d'octobre 2020 à janvier 2021)

Académie des Beaux-Arts de Mons

Atelier de Recherche Spatiale

En collaboration avec Djos Janssens

Sélectionnez un espace réel, ensuite en déplaçant les éventuels meubles, et/ou en ajoutant l’un ou l’autre accessoire ou meuble trouvé sur place ou à proximité, ainsi qu’en modifiant éventuellement les lumières, créez un espace qui évoque l’ambiance de l’œuvre de l’un de ces trois artistes au choix : Vincent Van Gogh, Piet Mondrian, Louise Bourgeois.

Faites l’œuvre que Georgia O’Keefe ferait à la place de Bruce Nauman. Faites le pastiche qu’elle réaliserait, marqué à la fois de sa patte et de celle de Bruce Nauman.

Attribuez une couleur à chaque salle de cours accessible, ou à chaque salle de votre maison qui serait accessible. Expliquez la raison pour laquelle vous attribuez telle couleur à telle salle.

Faites une oeuvre. Ensuite, reproduisez cette oeuvre autant de fois qu’il y a de salles accessibles dans votre école ou votre maison, en changeant à chaque fois un petit peu la variante par rapport à  l’œuvre originale, sous l’influence de la salle où est exposée la variante.

Déterminez la couleur dominante des salles accessibles de votre maison ou de votre lieu de cours, en établissant un nuancier des teintes présentes, par objet et/ou surface, et en déduisant par là aussi rationnellement que possible la teinte dominante.

Faites une carte des ambiances de chaque salle qui vous est accessible, en lieu scolaire ou domestique. Faites des photos de chaque salle et joignez-y un descriptif écrit de l’ambiance, de l’émotion qui se dégage de chaque salle, en tâchant d’être plus objectif que subjectif.

Faites une liste des espaces qui vous sont accessibles à la maison ou à l’école. Ouvrez deux dossiers sur votre ordinateur, ayant pour titre : Objectif / Subjectif. Dans le dossier Objectif, amassez des photos et des descriptions écrites des dits espaces qui soient le plus objectif possible. Dans le dossier Subjectif, amassez des photos et des descriptions écrites des dits espaces qui soient le plus subjectif possible.

Faites une œuvre que créeraient Alicja Kwade et Haegue Yang si elles travaillaient ensemble sous un seul nom d’artiste.

Faites une œuvre que créeraient Yoko Ono et Marina Abramovic si elles travaillaient ensemble sous un seul nom d’artiste.

Faites un pastiche d’une œuvre de Camille Henrot auquel il manquerait quelque chose.

Réunissez dix objets que vous trouvez dans votre lieu scolaire ou domestique. Donnez-leur un titre et une attribution : attribuez-les donc tels qu’ils sont (sans les modifier) à des artistes du 20ème ou 21ème siècle, comme s’il s’agissait de créations authentiques.

Ecrivez un petit livret du visiteur de 6 pages, qui expliquerait l’exposition en cours dans l’une des salles de votre maison ou de votre école, alors qu’il n’y a pas, a priori, d’exposition dans la salle que vous avez choisie. Faites comme s’il y en avait une, et imaginez-là, et racontez-là à un visiteur.

Rédigez l’énoncé d’un exercice de votre choix qui engagerait les notions d’espace et de copie. Sollicitez deux de vos camarades de classe pour qu’ils réalisent, chacun de leur côté, l’exercice, et qu’ils vous soumettent les résultats, que vous présenterez ensuite à vos professeurs.

Faites une Boîte-en-valise à la manière de Duchamp : soit une copie miniature de toutes les œuvres importantes que vous avez faites, transportables dans un contenant de petite taille (de la taille maximale d’une valise).

Créez un espace à la manière des poupées russes : un espace, dans un espace, dans un espace, dans un espace, dans un espace…

Ecrivez sur des fragments de papier des mots (pas des phrases) qui décrivent les éléments visibles d’une salle de votre choix, à la maison ou à l’école. Collez ces fragments de papier sur les éléments que vous décrivez, comme si il s’agissait d’identifier chaque chose. Soyez le plus précis possible. Prenez ensuite une photographie de la salle ainsi « nommée » dans ses détails.

Ecrivez sur des fragments de papier des mots (pas des phrases) qui décrivent les éléments invisibles d’une salle de votre choix, à la maison ou à l’école. Collez ces fragments de papier dans la salle, là où cela vous semble le plus juste pour identifier et localiser les éléments invisibles que vous avez relevés. Soyez le plus précis possible. Prenez ensuite une photographie de la salle ainsi « nommée » avec vos fragments de papier collé, dans ses détails.

Faites une liste des matériaux engagés dans chaque objet et chaque surface d’une salle de votre choix. Mettez en regard des matériaux, les techniques utilisées pour obtenir ces matériaux et les transformer. Indiquez également l’origine de ces matériaux, selon votre interprétation si vous ne disposez pas d’informations visibles à ce sujet.

Prenez un journal récent. Découpez toutes les images qui représentent des espaces. Ecrivez une légende sous l’image, qui explique quel est l’espace qui est représenté dans l’image.

Prenez un journal récent. Découpez toutes les images qui représentent des espaces, en excluant de l’image par découpe ou oblitération les figures présentes.

Prenez un journal récent. Découpez toutes les images possibles. Etablissez un classement de ces images selon des nomenclatures que vous définissez par vous-même.

Si l’artiste Matthew Barney était un architecte et urbaniste, quelle ville construirait-il ? Faites le croquis du plan de la ville, et réunissez des images (autres que les images des œuvres de l’artiste) pour établir un panorama visuel de votre proposition.

Faites d’un espace ouvert, un espace fermé.

Faites d’un espace fermé un espace ouvert.

Faites d’un espace logique un espace illogique.

Faites d’un lieu triste un lieu drôle.

Transformez un espace de votre maison ou de votre école en un site funéraire.

Repensez l’ergonomie d’une salle de votre maison ou de votre école, en déplaçant les objets et meubles présents pour la rendre plus pratique, plus facile d’accès, plus aisée à parcourir.

Sélectionnez deux espaces de votre école ou maison : transformez l’un en un espace maximaliste, l’autre en un espace minimaliste.

Transformez un espace de votre maison ou de votre école en un espace à caractère africain, selon un pays d’Afrique de votre choix (le transformer en engageant l’art de la disposition des objets et des meubles selon l’esthétique d’une culture africaine choisie par vous). Faites ensuite de même, dans le même espace, en colorant la disposition des lieux d’un art de l’aménagement plus caractéristique d’une culture asiatique de votre choix.

Lisez la biographie de Paul Gauguin sur internet en récoltant les images des lieux où il a vécu. Sélectionnez ensuite pour chaque image de lieu, une autre image montrant un lieu contemporain correspondant, comme si Gauguin avait vécu à notre époque.

 

 

L'exercice du schéma (Cours du 13 décembre 2019)

Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles

Histoire de l'art générale

Je souhaitais vous soumettre un exercice tournant autour des mythes fondateurs de l’histoire de l’art. Cela pourra vous paraître quelque peu naïf comme demande, néanmoins, comme le disait John Cage et Sister Corita Kent : « Consider everything as an experiment ». Je suis donc curieux de voir quelle pourrait être votre réaction à cet exercice. Manière d’entendre aussi votre point de vue, basé sur votre expérience de créateur, qui vaut bien la mienne.

 La consigne serait celle-ci : je souhaiterais vous voir réaliser un schéma représentant ce que pourrait être l’acte créateur, et une discipline de l’histoire de l’art en rendant compte, (re)modelée selon vos convictions/intuitions. Comment cela se dessinerait-il, s’articulerait-il? Je voudrais voir s’architecturer votre pensée. C’est un peu une cosmogonie de la création que je vous demande d'édifier. 

Nous procéderons par groupes : chaque groupe débattra un temps de la manière dont un schéma peut se dessiner, soit en passant par une étape individuelle d’esquisse, recoupée par une mise en commun des opinions, soit en passant directement par le débat collectif, tendant à arriver à un consensus sur la manière de réaliser le schéma.

Chaque groupe viendra ensuite présenter brièvement à la classe son schéma. Un soutien oral au schéma étant attendu : où on l’explique aux autres, où on donne toute les informations qu’il porte. Ne pensez pas qu’il faille être nécessairement averti pour se lancer dans ce vaste portrait de l’acte créateur. Au contraire, je m’adresse à vous qui portez en vous une expérience de créateur déjà lancée. Sentez-vous libre de vous basez sur votre perception personnelle, que vous tenterez d’extrapoler.

Dessiner ce schéma d’une nouvelle histoire de l’art (ou dit autrement, un schéma de l’acte créateur, dans le temps et l’espace) vous suggère d’énoncer un propos sur les notions suivantes :

Art

Œuvre

Artiste

Conscience/inconscience

Temps

Histoire

Espace

Mouvement artistique

Mode

Succès, gloire

Contextes de réception

Médium, discipline

Technique

Talent

Génie

Inspiration

Influences

Biographie

Copie, plagiat

Une fois votre schéma en place, et vos idées au clair, votre groupe devrait être en mesure de pouvoir réagir aux demandes suivantes, même si elles semblent naïves (cet exercice, c’est avoir l’audace de reprendre ces questions à la racine, pour voir quelle plante, quel arbre en ressortirait, avec toutes ses ramifications, subtilités, lois).

Ainsi, vous devez vous imaginer que votre groupe aura à faire face aux questions suivantes, auxquelles vous devrez répondre, pour défendre vos hypothèses schématisées:

Qu’est ce que l’art ? Qu’est ce qui n’est pas artistique ?

Qu’est ce qu’une œuvre ? Qu’est ce qu’une œuvre achevée ? Inachevée ? Aboutie, inaboutie ? Réussie ? Manquée ?

Qu’est-ce qu’un artiste ?

Qu’est ce que le talent ? L’absence de talent ?

L’œuvre d’un artiste est-elle façonnée par le lieu où il vit ?

L’œuvre d’un artiste est-elle façonnée par l’existence qu’il mène ? Par ce qui lui arrive ? Par le contexte familial dont il est issu ?

Qu’est ce que l’inspiration ? D’où vient l’inspiration ? Quand survient-t-elle?

Quel est le rapport entre l’art et la souffrance ? L’art et la religion ? L’art et la politique ? L’art est-il le moyen d’expression de la souffrance, de la religion, de la politique ?

Quel est le rapport entre l’art et le plaisir ?

Qu’est ce que le génie ? Qu’est ce que l’influence ?

L’art est-il un langage universel ? Si oui, comment décrire le mode de fonctionnement de cette universalité ?

Est-il possible de copier l’art ?

L’art fonctionne-t-il sur le principe d’originalité ?

L’art est-il soumis à une morale ? 

Qu’est ce que l’avant-garde ? Qu’est ce qui est avant-gardiste, qui est avant-gardiste ?

Qu’est ce que la mode?

Quel rôle joue l’artiste dans une société ? Dans la société occidentale ? Orientale ?

Qui est artiste et qui ne l’est pas ?

Qu’est ce qu’un mouvement artistique ? Un mouvement artistique a-t-il une limite dans le temps ? Dans l’espace ? Les artistes sont-ils tous singuliers ou sont-ils liés par certains aspects, et lesquels ?

Qu’est ce que l’histoire ? L’histoire de l’art ? Qui écrit l’histoire ? L’histoire de l’art ? L’histoire de l’art suit-elle l’histoire de l’humanité ?  

L’histoire de l’art est-elle juste (équitable, éthique, démocratique –comment définir cette « justesse »…) ? Si elle est injuste, comment la rendre juste ? L’histoire de l’art doit-elle sélectionner/valoriser des artistes plus que d’autres? Des œuvres ? Selon quels critères ? Y a t’il des œuvres meilleures que d’autres ? Si oui, de quelle manière sont elles meilleures ?

Qu’est ce qu’un chef d’œuvre ? Qu’est ce qu’une œuvre mineure, une œuvre de jeunesse ?

Est-ce le contexte de réception qui détermine l’art ? La nature est-elle une artiste ? La seule artiste ? Le temps est-il l’artiste ? L’espace est-il l’artiste ?

Est-ce l’artiste ou le regardeur qui fait le tableau ?

Les principes de la collaboration (Cours de novembre à décembre 2019)

Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles

Séminaire Let Love Rule

En collaboration avec Lola Martins-Coignus, Loraine Furter, Florence Cheval, Aurélie Gravelat

Temps 1 : On demande aux étudiants d’établir par écrit une liste la plus abondante possible de principes de collaboration (il peut aussi s’agir de principes «immoraux» comme on en rencontre du reste dans le monde du travail, voire absurdes, poétiques). Quelques principes de collaboration pour l'exemple : L’un est la main, l’autre est l’esprit / Les uns font le travail dit manuel, les autres le travail dit intellectuel / L’un donne une idée de base, le second se l’approprie puis la rend au premier, qui la modifie à nouveau / L’un lance une idée, ensuite tous les autres (ou l’autre) détermine les limites entourant sa mise en oeuvre / L’un donne une consigne, l’autre l’exécute une fois à la lettre, une autre fois de façon plus vague /l’un donne une consigne, l’autre fait le contraire... Tout est mis en commun après, dans un grand pot de principes de collaboration.

Temps 2 : On demande aux étudiants d’apporter des Objets-stimuli, de toute espèce. Par exemple, un article de journal, une image, un objet acheté aux puces, un élément naturel... Tout élément possible, même abstrait.

Temps 3 : On tire au sort des groupes de travail de deux, trois, quatre étudiants (voire plus). Chaque groupe tire au sort un principe de collaboration dans le pot commun, et un objet-stimulus. Les groupes sont constitués sur base du principe très réaliste du « double emploi » (étudiant + job d’étudiant / prof + job alimentaire). Ils doivent donc courir deux lièvres à la fois ; être concerné par la création de deux projets (au moins) et gérer les « agendas » de ces deux groupes.

Temps 4 : En marge des groupes, on désigne deux « Observateurs de l’ONU ». Ces observateurs observent. Ils suivent le déroulé des collaborations. Les rapports de force, les interactions, les modes de travail à l'oeuvre autour d'eux.

Temps 5 : Les groupes munis de leurs principes de collaborations et de leur objet-stimulus, créent une œuvre artistique au départ de ceux-ci. Par exemple, cela donnerait : L’un est la main, l’autre l’esprit / sur un article de journal parlant des démarches de Pascal Smet pour établir une piste cyclable autour de la petite ceinture à Bruxelles, à trois étudiants. Le groupe s’organise autour des ces contraintes. On peut éventuellement multiplier les groupes, l’usage ou la combinaison des consignes, le nombre de créations finales etc.

Temps 6 : Le groupe se met en commun, selon une hiérarchie horizontale cette fois. Chaque participant rédige un témoignage sous forme d’une combinaison de textes/images/dessins réunis en un pdf, revenant sur l’expérience de la dite forme de collaboration et de son résultat. C’est un exercice de mise en forme éditoriale et de méditation sur ce que génère telle ou telle forme de collaboration, selon tel protocole de travail.

Temps 7 : Une exposition des pdf’s imprimés (éventuellement rejoués, à la mesure de l’espace) est organisée en dernier lieu, où tous les pdf’s sont réunis, en plus des « objets » produits lors des workshops précédents, guidés par les autres intervenants (Lola, Loraine, Florence). Ces objets nous sont transmis afin que nous puissions les intégrer dans l’exposition. 

 

Que ferions-nous si nous étions américains? (Cours du 14 au 19 novembre 2016)

Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles

Workshop durant la semaine SHARE consacrée à la French Theory

Je me souviens I remember du film français of the French Movie Les visiteurs avec Jean Reno and with Christian Clavier who was really hilarious sans parler de la délicieuse Valérie Lemercier just astonishing it was en 1993 il y a bien longtemps déjà we can call it a cult movie c’était vraiment fantastique avec Godefroy de Montmirail et sa cotte de maille and Clavier who is known for some great quotes like jour/nuit jour/nuit playing with the interrupteur et alors ce qui est extraordinaire avec ce film a surprising move is that ils ont décidé de faire un remake destiné au public américain but I think that Valérie refused to play in it du coup ils ont dû lui dénicher un remplaçant and it was the same for other actors anyway le film se passait cette fois en Angletterre et aux Etats-Unis et it was titled Just Visiting a kind of joke in itself I guess sorti en 2001 ce remake a été un flop monumental because Gaumont invested a huge amount of cash in it beaucoup de thunes my god.

Je vous propose like an invitation I mean really kind de prendre part à un workshop de deux jours thus very intense au cours duquel vous serez invité à réaliser your own remake de votre propre meilleure œuvre the best one it doesn’t matter if you work with textile or with photography ou que vous êtes un sculpteur just bring your best work with you physically très important de ne pas l’oublier and also take the tools you used to make it amenez aussi les instruments dont vous vous êtes servi pour faire et même pour finaliser cette œuvre matériellement and bring also some other tools that may be usefull for you comme de la colle, une perceuse, de la peinture rouge, du bois, some pieces of metal, some sheets of glossy photo paper, a huge canvas et tout ce qui vous excite lors de la première journée you will copy yourself en vous mettant dans la peau et dans la tête d’un artiste américain what is the american aesthetic of the time ? et quelle est la tienne ? ami français ou belge si il y en a un qui traîne là par hasard because I mean it’s interesting to consider what are les paramètres de l’imaginaire américain d’une part et les données de votre imaginaire on the other side pendant la seconde journée on termine les œuvres et immediately we build an exhibition with all your double works l’œuvre originale et la copie américaine and we’ll just look to what it gives and we’ll have some fun and everything is gonna be alright enfin j’espère je compte sur votre enthousiasme délirant.

En résumé / abstract

> You come with ta meilleure œuvre d’art personnelle of your life achievement

> Tu viens avec les outils que tu as utilisés to make this work in the past

> You listen to me because je vais vous montrer un peu d’images d’artistes américains du moment, you’ll see that they are quite motivated

> Tu fais une nouvelle oeuvre in a very short time qui sera un remake à l’américaine de ton oeuvre

> Tu participes à la construction d’un very nice group show express where both of your works will be exhibited

Muet (Cours du 9 novembre 2015)

Ecole Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre, Bruxelles

Option Dessin : Module 5

En collaboration avec Catherine Warmoes

> demande préalable par mail : apporter un maximum d’ustensiles de dessin et de feuilles de papier, ainsi que « l’objet » initial

Les étudiants apportent un objet trouvé au préalable sur le chemin les conduisant à La Cambre et ils créent un premier dessin/oeuvre à partir de celui-ci. Ensuite, ils tirent chacun au hasard une phrase des Oblique strategies de Brian Eno et ils modifient leur dessin en conséquence. Ils passent leur œuvre à un autre étudiant qui poursuit le travail au départ de nouvelles phrases tirées dans le chapeau.

Une conversation sur le travail en cours entre les enseignants et les étudiants s'établit par le seul biais de textes et dessins réalisés au tableau. Pour le reste, les enseignants demeurent muets. 

Pour conclure, projection du film : Le rayon vert d’Eric Rohmer

L'accrochage des photographies (Cours de février à mai 2015)

Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles

Option Photographie (sous la direction de Chantal Maes)

L’objectif de ce cours est de réfléchir à la manière dont vous présentez vos images, ce en vue de déterminer quelle forme de scénographie sert au mieux votre propos. Quelle scénographie de votre travail photographique, pour quel espace ? En point de mire de la réflexion que nous serons amenés à développer ensemble, il y aura bien sûr votre jury de fin d’études. Nous verrons dans quelle mesure je pourrai vous épauler jusqu’au terme de cet accrochage final, ou si je vous laisserai aux portes de celui-ci. Dans ce second cas, mon but aura été de vous donner les outils nécessaires pour vous adapter à un lieu donné et pour y déployer votre travail avec le plus de force possible. Ce que vous ferez par la suite, d’espace d’exposition en espace d’exposition.

Voici une présentation sommaire des quatre séances que je vous propose (cela pourra encore être ajusté au fur et à mesure, mais l’essentiel est là).

* Cours 1 : Mardi 10 février 2015 (à partir de 9h45)

Lors de ce premier cours, je passerai en revue chacun de vos portfolios respectifs afin de découvrir votre travail que je ne connais pas encore. Vous me présenterez l’essentiel de celui-ci, et je vous donnerai des retours sur ce qui m’apparaît au premier regard, comme cela se passe en jury, à ceci près que ce sera moins solennel et qu’il n’y aura pas d’enjeu de notes bien sûr. Je passerai environ 30 à 45 minutes avec chaque étudiant. Par facilité, on suivra l’ordre alphabétique pour déterminer l’ordre de passage de chacun. N’hésitez pas à être là en avance, histoire de pouvoir s’adapter.

* Cours 2 : Mardi 24 février (à partir de 9h45)

Pour ce second rendez-vous, je vous demande un travail préalable consistant en une recherche et en des visites. Lors de notre rencontre, nous analyserons le fruit de ce travail préalable, donc il est primordial que vous l’ayez effectué en amont (vous pouvez d’ailleurs commencer dès que vous lisez ce courrier, inutile d’attendre la fin du premier cours pour s’y mettre, dans la mesure où cela peut prendre un certain temps).

Je vous demande donc de m’amener, pour que nous en discutions :

- Les images d’archives de vos accrochages passés, quels qu’ils soient (même si il n’y avait qu’une image dans un endroit, ou dans une expo de groupe).

 - Une récolte de minimum 50 photos d’expositions trouvées sur Internet identifiant au minimum cinq manières de faire un accrochage de photographies (à prendre au sens le plus large, la présentation de photographies incluant aujourd’hui une dimension multimedia, une dimension sculpturale etc). Je souhaite que par cette recherche, vous vous interrogiez sur ce qui existe comme diversité de pratiques d’accrochages, même si elles sont a priori éloignées de celles que vous mettez en oeuvre habituellement.

- Enfin, je souhaiterais que vous fassiez un tour des galeries/musées de Bruxelles et que vous preniez en photo au moins trois expositions dans lesquelles sont mises en œuvres trois politiques distinctes d’accrochages. Il n’est pas absolument nécessaire qu’il s’agisse d’expositions de photographies. Si ce sont d’autres types d’œuvres qui sont exposées et que vous arrivez à me mettre en évidence, par votre reportage photographique, la logique scénographique qui préside à l’exposition, le but sera atteint.

Là aussi, nous nous verrons de façon individuelle, pendant une trentaine de minutes, en suivant cette fois l’ordre alphabétique inversé, pour changer.

* Cours 3 (date à déterminer).

Ce troisième cours sera plus pratique : nous testerons une mise en scène concrète de votre travail dans l’espace de l’atelier (et/ou dans un espace déterminé de l’école, comme par exemple la galerie du premier étage où certains jurys se sont précédemment déroulés). L’idée serait de faire en sorte que deux étudiants soient toujours occupés : pendant que l’un me présente son accrochage test, l’autre prépare le sien dans l’autre espace, et ensuite le premier décroche et laisse la place au suivant, tandis que je vois l’autre. On confirmera ce processus plus tard, mais ce sera sans doute ça.

Pour cette exposition-test, je vous demande d’amener des tirages a priori de basse qualité de votre travail. Ces tirages doivent être de trois formats différents au minimum, afin que l’on puisse jauger de l’impact de vos images, en fonction de leur taille. Il est absolument inutile de faire de gros frais pour ces tirages. Des tirages de basse qualité en noir et blanc conviendront très bien. C’est vraiment la question du format que nous allons sonder ici (du plus petit au plus grand); raison pour laquelle donnez-vous peut-être la liberté de tester vos images dans un format que vous n’avez pas l’habitude d’utiliser. Bien sûr, si vous possédez par ailleurs des tirages tests en couleur autour desquels vous tournez, cette année, amenez-les aussi, qu’on les teste semblablement.

En plus des tirages N/B, vous pouvez amener un projecteur, des spots électriques ou d’autres dispositifs d’accrochages auxquels vous songeriez.

D’autre part, précision pratique très importante : amenez avec vous tout le matériel d’accrochage dont vous aurez besoin (niveau d’eau, mètre, pinces, latte, punaises et j’en passe). Ne comptez pas sur les autres ni sur l’école, habituez-vous au contraire à être indépendant. On n’est jamais mieux servi que par soi-même.

* Cours 4 (date à préciser)

Pour ce dernier cours, il est probable que je sois avec vous dans l’espace d’exposition que vous aurez trouvé pour votre jury final. Je serai alors là pour vous aiguiller, au cas par cas, dans le lieu en question. Si le lieu n’est pas encore accessible, nous regarderons ensemble votre préparation de jury à l’atelier, et nous ferons les dernières mises au point.